14.11.06

Un Mundo nuevo (tango)

Texte : Héctor Negro
Musique : Osvaldo Avena
1965


Caminemos, muchacha, por la calle
y no nos entreguemos
aunque esto ya no ande.
Dame el brazo bien fuerte y caminemos,
que otro mundo distinto
hoy tengo para darte.

Tengo un mes sin fin de mes.
Un trabajo sin patrón.
Un lugar para los dos.
Ganas de amarte.

Mucha luz a repartir.
En la red tengo al ladrón
de tu sangre y de mi sangre.
Una vida que da ganas de vivir,
porque ya no aguanto más
que me lleven por delante.

Todo eso tengo yo.
Todo eso y ya verás.
Porque sé donde está el sol.
Y por él voy a pelear.

Caminemos, muchacha, y no me digas
que no vale la penapor algo así, jugarse.
Olvidando los pozos de la vida
y tanta cosa triste
que conviene olvidarse.




Avançons, petite, dans la rue
et ne laissons pas tomber,
même si ça ne marche plus.
Tiens-moi le bras bien fort et avançons
car j’ai aujourd’hui une autre monde,
différent, à t’offrir.

J’ai un mois sans fin de mois.
Un travail sans patron.
Un endroit pour nous deux.
L’envie de t’aimer.
Beaucoup de lumière à partager.
Au filet, j’ai pris le voleur
de ton sang et de mon sang.
Une vie qui donne envie de la vivre,
parce que je n’en peux plus
qu’on me bouscule.
J’ai déjà tout ça.
Tout ça, et tu verras.
Car je sais où est le soleil
Et je vais lutter pour lui.
Avançons, petite, et ne me dis pas
Que ça ne vaut pas la peine
pour ça, de se risquer.
Oubliant les trappes de la vie
Et tant de choses tristes
Qu’il faut oublier.

Traduction : Henri Deluy
Extraite de l’anthologie Les Poètes du tango, Poésie / Gallimard, 2006

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