16.4.09

Le liseur

Le Liseur (Der Vorleser) est un court roman de Bernhard Schlink publié en Allemagne en 1995.

Il a pour thèmes les difficultés à comprendre la Shoah pour les générations postérieures à celle-ci, et si elle peut se comprendre par le seul langage (cette question s'est progressivement imposée dans la littérature de la Shoah comme les témoins et survivants tendent à disparaître).
Ce livre fut bien reçu non seulement en Allemagne, où l'auteur, qui n'avait écrit jusque là que des romans policiers, créa la surprise, mais aussi aux États-unis (où se passe une partie de l'action), où il devint le premier roman allemand à atteindre le sommet de la liste des bestsellers
. Il a été traduit en 37 langues, et inclus aux programmes scolaires de littérature de la Shoah.

Résumé

Un adolescent, Michael Berg, et une femme mystérieuse, plus âgée, Hanna Schmitz, ont une liaison amoureuse, dans laquelle la lecture tient une part importante, jusqu'à ce que Hanna disparaisse subitement.
Après quelques années, Michael, étudiant en droit et stagiaire, retrouve Hanna sur les bancs du tribunal, où elle est accusée d'un crime lors de l'évacuation du camp d'Auschwitz, où elle était gardienne. Il découvre le secret de Hanna à son insu: elle est analphabète.
Puis Michael devient juriste, se marie et se sépare, et envoie à Hanna en prison des cassettes sur lesquelles il lui fait la lecture. Il recevra par la suite une convocation de la directrice de la prison lui annonçant sa libération proche. Ainsi, au moment où Michael vient chercher Hanna à la prison, celle-ci se pend laissant pour héritage 7000 marks à la personne ayant survécu au camp où travaillait Hanna. Cette somme sera versée par la suite à une association juive dévouée à l'alphabétisation selon la volonté de la famille.

Commentaires

Bernhard Schlink entrecroise dans ce roman plusieurs thèmes forts. La responsabilité et la culpabilité, le poids du passé, la responsabilité personnelle envers les crimes du nazisme comme envers la protection d'un secret, la liberté individuelle, celle de conserver un secret même au prix d'un condamnation à la prison, font partie des préoccupations les plus évidentes du roman. Les notions de secret, de mensonge jouent un rôle très important, comme la honte.
Mais le roman n'est pas pour autant « difficile » à lire. Le style est précis et détaché, les phrases courtes. Le roman parcourt une quarantaine d'années, mais ses différentes époques passent très rapidement pour s'arrêter à des moments clés. Le ton n'est pas tragique, il s'agit plutôt de celui d'un observateur lucide et intime du personnage principal, Michael.

Aucun commentaire: